Prendre la parole lors d’une réunion, faire une conférence, animer une formation, ce sont des évènements sources de stress pour la plupart d’entre nous. Voici quelques astuces pour ceux et celles qui sont en manque d’assurance pendant ces exercices redoutés.

1/ Gérer son stress par trois techniques : la respiration, la relaxation, la visualisation

La respiration profonde, abdominale, en inspirant par le nez et en expirant par la bouche, permet de réduire le stress. En trois respirations avant d’apparaître devant le public, vous réduisez les palpitations du cœur et donnez de l’oxygène à votre cerveau.

La relaxation : en cas d’insomnie la veille, relâchez progressivement chaque muscle de votre corps en commençant par les pieds et en finissant par le visage. Et juste avant d’apparaître devant votre auditoire, joignez le relâchement à votre respiration pour réduire les tremblements et les tensions musculaires. De petits massages sous forme d’autocontacts aideront à améliorer votre conscience du corps.

La visualisation : elle consiste à imaginer la situation de prise de parole. Différents scénarii seront identifiés et vous pourrez repérer les moments de stress potentiels : premiers mots bégayés, perte du fil, imprévus… A vous d’associer à l’avance ces moments à des ancrages positifs, des mots clés qui vous donneront confiance comme « dynamisme », « pêche », « plaisir ». La visualisation vous aide aussi de façon concrète à mieux vous organiser physiquement et mentalement.

2/ Asseoir sa légitimité

Le manque d’assurance provient souvent d’un complexe : « je ne suis pas légitime ! ».  C’est le syndrome de l’imposteur. Un travail de réflexion et d’autoconviction est indispensable pour contrecarrer ce phénomène anxiogène. Assumez le fait d’avoir été choisi ou d’avoir proposé votre intervention. Il est vrai qu’il est plus difficile de sortir d’un projet que d’y rentrer. Maintenant que l’évènement est prévu, lancez-vous et cherchez à prendre du plaisir !

3/ Préparer son message

Que dire et comment ? L’inquiétude vient fréquemment du contenu à délivrer, en quantité (quelle durée ?) et en qualité (vais-je être intéressant ?).

Voici trois piliers à respecter :

  1. Pensez à votre cible. Vous pourrez ainsi vous mettre à sa place, devinez son état d’esprit, ses envies, ses attentes.
  2. Trouvez des idées, des arguments, en utilisant la technique de questionnement attribuée au philosophe Quintilien : Quoi ? Pourquoi ? Qui ? Combien ? Quand ? Où ?, Comment ? N’hésitez pas à tordre ses idées dans différentes directions pour explorer votre sujet.
  3. Structurez avec la carte heuristique ou mind mapping. Ce système de rédaction en arborescence est un outil riche en apports. En quelques mots clés, votre message se construit avec ses parties et sous parties. Vous le mémorisez plus facilement qu’un discours entièrement rédigé, et la carte sert de fil conducteur pendant votre intervention.

4/ Soigner son image

Dès votre apparition, le public vous juge, vous jauge. En quelques secondes l’impression est faite.
Alors, soignez ses premiers moments. Pensez à votre façon de vous déplacer, les mots, les gestes, l’expression du visage… Osez regarder votre auditoire. Souvent, le manque d’assurance est invisible à l’assemblée. Donc faites-vous confiance.

Accrochez le public avec ces quelques techniques : rebondissez sur ce qu’a pu dire un orateur précédent. Ce sera une façon de montrer votre capacité à écouter et intégrer les informations. Citez un chiffre en le mettant en valeur, une façon de faire travailler les esprits logiques et ceux qui ont besoin de sensation, les fameux cerveaux gauches et cerveaux droits. Ou bien commencez par une ou deux questions afin de générer de l’interaction. Vous pouvez aussi démarrer par une anecdote, un choix de storytelling.

Votre image sera aussi dépendante de votre sortie : celle-ci est généralement insuffisamment préparée. Vous gagnerez en assurance si vous prévoyez une belle conclusion, un dernier message fort. Et si vous sortez de façon élégante, en rendant le micro correctement, en rangeant vos notes posément, en acceptant de recevoir des applaudissements (mais oui !).

5/ Se féliciter !

Chaque prise de parole est une gageure. Félicitez-vous une fois hors de vue de votre public. Vous le méritez ! Réfléchissez aux moments qui se sont bien passés. Ce sont des points d’ancrage positifs pour votre prochaine intervention.

Bien sûr vous identifierez vos marges de progression, les mots tics (« donc », « voilà », « effectivement »), les façons de répondre aux questions (évitez le mot « non », mais plutôt répondez par « oui je comprends votre position mais/et…cela rendra votre communication plus agréable pour l’audience), votre occupation de l’espace…

L’essentiel est de retirer le plus de plaisir de ce qui s’est passé. Avant de recommencer !

 

Avec ces cinq astuces, vous avez de quoi vous lancer dans la belle aventure de la prise de parole en public. Osez !

 

Article rédigé en collaboration avec Antoine GAUTIER. Ancien cadre bancaire, comédien et formateur en développement personnel, Antoine accompagne dirigeants et cadres dans leur communication. Il a publié chez Dunod l’ouvrage "J’ose parler en public en deux heures chrono"  (à retrouver ici par exemple)