Le syndrome de l’imposteur toucherait 70% des personnes qui, au moins une fois dans leur vie, ont dû faire face à des doutes quant à leurs capacités ou leurs compétences. Autant dire que chacun(e) d’entre nous peut être exposé(e) à cette situation pour le moins inconfortable ! Elle peut paralyser, empêcher d’agir, limiter l’épanouissement, et surtout générer du stress. D’autant plus lorsqu’il s’agit de s’exposer devant un groupe pour proposer des formations.

Alors, voici quelques astuces pour (re)trouver la sérénité avant de vous lancer dans l’arène ?

1/ Ne vous jugez pas trop !
L’humain est ainsi, il ne peut s’empêcher de juger. Peut-être que vous critiquez « l’autre » ? Sachez qu’à travers cela, certains pensent que « c’est celui qui dit qui est ». En somme, ils estiment que ce que vous jugez chez l’autre n’est jamais qu’une partie de vous-même. C’est pourquoi je vous invite à ne pas perdre votre énergie à juger l’autre, pas plus qu’à vous juger vous-même d’ailleurs ! Ce qui m’amène directement à la deuxième astuce.

2/ Tout ne peut pas se dérouler sans accrocs !
Vous avez des difficultés à envisager l’échec ? Vous ne supportez pas l’imperfection ? Vous vous trouvez trop nul(le) pour faire ce métier ? Vous souhaitez vous lancer dans le secteur de la formation lorsque tout sera bien cadré et maîtrisé ?
Commencez par dresser la liste de ce que vous avez réussi dans votre carrière grâce à votre implication, votre travail, vos connaissances (sans en attribuer les mérites à un quelconque facteur extérieur ou un coup de chance). Si vous n’y parvenez pas (au début, c’est difficile d’écrire ses réussites), imaginez-vous parler à un(e) ami(e) qui vient de réaliser ce que vous avez accompli. Vous allez probablement l’encourager ou le féliciter, plus que ce que vous le faites pour vous-même ! Ce qui amène naturellement à l’astuce 3.

3/ Soyez bienveillant avec vous-même !
Si vous n’hésitez pas à vous juger sévèrement ou à vous critiquer, si vous êtes si exigeant(e) avec vous-même, il est possible qu’il s’agisse simplement des conséquences d’un manque de confiance en vous. Et pour (re)prendre confiance, après avoir dressé la liste de ce que vous avez réussi (astuce 2), vous allez pouvoir décrire vos savoir-faire (précisément, avec des verbes d’action) ainsi que vos qualités. Rien de tel que de savoir évaluer et identifier ses compétences, ses savoir-être et d’apprécier ses propres valeurs pour s’ancrer dans des pratiques professionnelles et gagner confiance en soi. Au besoin, optez pour un accompagnement individualisé par un(e) professionnel(le) ?. Pour aller plus loin, notez que si certains formateurs sont « dans la place » alors même qu’ils doutent encore un peu, c’est qu’ils ont peut-être intégré la 4ème astuce ?

4/ Imaginez que pour chaque formateur, il y a un public
C’est sûr, si vous savez que vous allez intervenir pour des apprenants de niveau bac + 5 alors que vous avez un bac + 2, quelle que soit votre expérience (pourtant très enrichissante et formatrice !), vous allez difficilement vous lancer en confiance. En revanche, si vous mesurez bien que les formations sanctionnent des niveaux différents, et que vous possédez les atouts et connaissances pour répondre à certains attendus, alors, vous agirez certainement davantage en confiance. Et pour cela, une seule solution : relisez le référentiel, rassurez-vous quant à vos ressources et envisagez vos séances en séquences d’apprentissage. Enfin, gardez en mémoire que votre posture et vos outils peuvent faire la différence pour répondre aux besoins des publics. Pour cela, rien de tel que l’astuce 5.

5/ Optez pour la projection positive !
Faire de la visualisation mentale, vous concentrer sur les actions concrètes à mener pour préparer vos interventions peut-être un outil redoutable pour balayer les pensées anxiogènes, les doutes. L’idée est de vous fixer des objectifs réalistes et atteignables et de vous concentrer sur ce travail, ni trop, ni trop peu d’ailleurs, c’est le piège ! Cette posture d’engagement dans des actions concrètes vous permettra de rester centré(e) et de limiter les parasites qui entrainent le doute, sans fondement. Construire vos séquences, penser vos outils, projeter vos séances… Pour conforter cette pratique, je vous propose l’astuce 6 ?

6/ Rejoignez des groupes d’échanges entre formateurs sur LinkedIn !
Dans un premier temps, c’est l’occasion de (re)mettre à jour votre profil sur ce média social largement tourné vers le professionnel. Ensuite, c’est l’opportunité de nourrir des réflexions, de se sentir moins seul(e) dans ses pratiques et d’exister au sein d’une communauté. Derrière cette notion, il y a celle de l’appartenance à un groupe renforcée par la 7ème astuce ?

7/ Abonnez-vous à une plateforme qui propose des outils au profit d’une communauté de formateurs !
Plus puissante que Linkedin encore, une plateforme dédiée aux pratiques professionnelles (telle que Opendo ?) sera source d’inspiration pour vous. L’objectif est de ne pas « souffrir » plus longtemps, seul(e) dans votre coin, et de rejoindre une communauté qui a accès à des ressources et des outils. Vos pairs nourrissent des échanges pour confronter/conforter leurs pratiques et c’est très enrichissant ! De plus, le fait de vous sentir appartenir à un groupe constitué de professionnels du secteur (qui sont bienveillants, puisque dans la même démarche que vous…) est tout à fait adapté pour limiter ce fameux syndrome de l’imposteur !

Alors n’attendez pas d’être expert(e) pour vous lancer, ni même de vous trouver « à la hauteur », et oubliez ce qui biaise votre analyse de la situation. Car finalement, ce syndrome de l’imposteur ne serait vécu que par des personnes compétentes qui surinvestissent leur travail, notamment de préparation, ne s’accordant pas le droit à l’erreur ou portant un jugement sévère sur elles-mêmes. Lancez-vous ! Le monde de l’apprentissage, du développement des compétences, de l’accompagnement a besoin de vous !?

 

Article écrit en collaboration avec Muriel Molinier, Consultante certifiée en accompagnement des transitions professionnelles et Formatrice chez Altern&Vous